LE DISCOURS INTEGRAL DU PRESIDENT DU PE.D.N A LA CONVENTION NATIONALE 2015 DE L’ESPOIR!

Mesdames, Messieurs les dirigeants des partis politiques frères ;
Excellence Mesdames, Messieurs les ambassadeurs et représentants des corps diplomatique et consulaire ;
Mesdames, Messieurs des mouvements associatifs de soutien au Parti de l’Espoir pour le Développement National ;

Chers militantes et militants du PEDN

En 5 ans, vous m’avez fait l’immense honneur d’être votre porte – étendard aux élections nationales où se jouent le présent et l’avenir du pays. Je tiens à vous remercier de cette confiance. Aujourd’hui à l’unanimité vous venez de me désigner candidat du parti à l’élection présidentielle du 11 octobre 2015.
J’en mesure la portée, j’en jauge la charge, j’en évalue les contraintes et j’en pèse les responsabilités.
Il arrive dans la vie de tout homme et surtout de tout dirigeant de quelque niveau qu’il soit de s’interroger sur la voie à suivre, la décision à prendre sous la pesanteur d’un tel enjeu. Je n’échappe point à ces interrogations. En définitive la question qui vaille est de savoir ce que l’on veut, ce que l’on peut faire de mieux et de meilleur pour ceux qui vous ont investi de leur confiance et au – delà de celle – ci de leurs espérances.

C’est après mure réflexion en amont de votre décision d’aujourd’hui, ce qui n’était alors qu’une éventualité, que j’ai anticipé ma décision, une décision dictée par mes inévitables convictions mais aussi le lucide discernement qui doit me guider en des moments où l’enjeu et les jeux politiciens sont si outrancièrement entremêlés. Quelque soit ce qui adviendra de clarté ou d’ombre j’ai pris parti d’être à l’écoute de mes militants. C’est un hymne au respect que je leur dois dans la dignité et l’honneur mais aussi dans l’humilité reconnue.
J’accepte d’être le candidat du PEDN à l’élection présidentielle du 11 octobre 2015.

Je l’accepte au nom de poignantes questions qui nous interpellent dont je me ferai l’obligation de citer quelques unes.

L’unité nationale qui est la source de toute paix et de tout progrès harmonieux est aujourd’hui en lambeau. Il ne suffit pas d’en faire le constat. Il s’agit de faire émerger les dangers réels qui en sont les conséquences. Il s’agit aussi de proposer des solutions porteuses de globale acceptation de tous. Pour les partis politiques il devient inutile de continuer à évoquer leur transversalité ou leur transnationalité en exhibant le nombre d’ethnies autres que celle du leader qui participent aux organes du parti. Ce n’est guère une mesure d’harmonie nationale ni d’ailleurs celle de l’existence d’une nation qui doit être forgée sur la conviction ancrée d’être ensemble sur un territoire dont l’unicité est sacrée. C’est une question profonde dans une Guinée où le repli ethniciste, feint ou réel, devient un virus insidieux pénétrant les coins et recoins des pensées. Osons aborder ce sujet sans rien occulter ni du passé ni du présent avec l’envie d’inventer un avenir respectueux des composantes singulières en même temps respectueux de l’ensemble d’une nation composée.

Que dire du sens à donner à la liberté dans les limites d’une discipline à respecter les lois, ces lois aujourd’hui malmenées aussi bien par les gouvernants que par les gouvernés.
Un pays sans le respect des lois et sans le respect des libertés fondamentales n’est que portion de terre hantée par le laissez – aller, le laissez – faire et en définitive la chienlit.
Le parti de l’Espoir continuera de susciter l’éveil des jeunes, des femmes, des hommes et des travailleurs qui ne peuvent ni tout se permettre ni tout accepter. La république en montre la direction et la démocratie en définit les modalités.

Notre parti continuera d’impulser les valeurs humaines et morales là où elles manquent. Nous avons pour ce faire un projet de société, un plan d’actions élaborés non pas sur de rêves oniriques mais sur le constat simple de ce qui manque à notre peuple.

Ce qui lui manque c’est une unité sociale, une promotion du travail créateur et un découragement de l’oisiveté et de la corruption qui gangrène l’âme de certains de nos compatriotes.
Ce qui manque c’est la solidité des institutions républicaines qui ne devront être l’appendice d’aucun pouvoir accapareur et tentaculaire.

Ce qui manque à notre peuple, c’est la sécurité protégée par les lois, c’est l’épanouissement assis sur la judicieuse exploitation des potentialités de nos sol, sous – sol, faune flore terrestres, fluviaux et maritimes.

Ce qui manque, c’est l’imagination pour sortir des inutiles lamentations sur le sort d’une jeunesse désœuvrée et désabusée par de démagogiques promesses sans lendemain alors que tout le monde se plaît à dire que la jeunesse est l’avenir de la nation. Bien sûr qu’elle ne saurait en être le passé. Cette jeunesse elle-même doit se réveiller pour rendre nobles les métiers que l’on croit sots parce que perçus comme dévalorisants. En tout cela, l’Etat, l’Etat de la république doit être son support.
Ce dont notre peuple a besoin, c’est l’amélioration des conditions de vie quotidienne. L’écart entre les prix sur le marché et les revenus des ménages met à rude épreuve le pouvoir d’achat des consommateurs. Des entreprises d’une importance stratégique, pourvoyeuses d’emploi donc de ressources ont dû fermer. Nous devrions, avec regret, émotion et douleur, prononcer l’oraison funèbre des sociétés disparues : Friguia, Sotelgui, Badam, Guinomar, Valley pour ne citer que celles – là.

Que dire des investissements naguère projetés qui ont dû rebrousser chemin, faute d’environnement propice. Des petites et moyennes entreprises ont déposé bilan par l’effritement de leur rentabilité.

C’est dans cette atmosphère plus que morose qu’il faudra construire des infrastructures scolaires, universitaires et sanitaires dignes de la moyenne sous régionale.
L’évacuation sanitaire est devenue un mot des plus courants dans notre pays.

Les questions environnementales se posent au monde entier, mais la Guinée est, à plus d’un titre interpelée. La diversité et la densité de son éco – système suggèrent des initiatives hardies pour sa protection. Aujourd’hui nos cours d’eau sont ensablés et les rives non protégées ouvrent la voie aux éboulements. Le dragage des cours d’eau exigent finances et engagement de l’Etat.
Des arbres fruitiers sont cannibalisés aux fins de collecte de charbon de bois. Même manguiers ne sont pas épargnés.
Les années 2013, 2014 et 2015 ont été éprouvantes pour le peuple de Guinée. Je pense aux victimes de l’épidémie du virus Ebola. Un prix fort a été payé par notre pays. En plus de l’atroce souffrance de ceux qui en sont guéris et qui ont dû faire face à la stigmatisation, des milliers ont perdu leur vie. Je tiens encore une fois à présenter à leurs familles et a tout le peuple de guinée les condoléances les plus attristées du PEDN. Deux pèlerinages successifs n’ont pu connaitre la participation des nôtres au rite sacré en Arabie Saoudite. Nous ressentons cette calamité avec une certaine fatalité mais nous la sentons aussi comme résultat d’un début hésitant dans la reconnaissance du mal parce que porteur de je ne sais quelle honte. Je tiens à rendre hommage à l’Organisation Mondiale de la Santé et à toutes les ONG sanitaires qui en ont pris la mesure et crée l’alerte qui a fini par générer l’attention des pays et des organisations régionales.
Mes chers compagnons de route, militants du PEDN. Celui à qui vous avez confié vos souhaits et espérances répondra à vos attentes. Il suscitera l’espoir là où prévaut la fatalité, le courage là où existe l’abattement, les valeurs positives là où dominent les perversions, la confiance là où a pris place l’abandon.
Tout doit plier devant la persévérance à condition de soumettre à la religion de notre volonté et de nos sacrifices le changement, le vrai, celui qui n’est ni fausse promesse encore moins démagogie politicienne.

Le PEDN dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit. Avoir des convictions trempées est souvent perçu par les docteurs es sciences politiques comme signe de naïveté. Nous répondons que c’est une grande force politique que d’être naïf de son courage et de sa constance. Nombreux sont ceux qui, de par le monde, ont rendu l’impossible possible ; l’irréalisable réalité par la seule naïveté de leur entêtement. Le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui avec ses formidables progrès dans les sciences est sans nul doute le résultat de cet acharnement à réaliser les rêves les plus variés.

Chers amis de l’opposition
Je vous salue avec sincérité, une sincérité qui m’impose un devoir de vérité. Le dialogue est une vertu qui a imbibé mon cœur depuis très longtemps. J’y crois réellement et sincèrement. Mais que vaut un accord sans application des résultats, je dirais même sans possibilité d’appliquer en un court temps les résultats. Gloire à vous tous qui y croyez. Mais il est préférable, en la matière, de croire que le temps ne peut être toujours donné au temps pour paraphraser à contrario un grand homme politique que vous connaissez. Est – il possible d’élaguer proprement d’ici le 11 octobre prochain un fichier électoral suspecté d’être parasité et corrompu ?
Comment le changement quasi cosmétique de la CENI peut garantir l’indépendance de cette importante commission ?
A des moments d’exception il faut s’accommoder à des entorses aux lois. Mais l’exception peut devenir la règle.
Ne nous voilons pas la face. De timides négociations ont été amorcées pavées d’arrières pensées négatives. Ceci a eu pour résultat les reports à saucisson des résultats attendus qui ont fini, à l’ultime moment, d’être considérés comme définitifs paraphés et signés avec résignation sans aucun espoir d’application. Alors l’opposition doit en assumer les conséquences qui ne sont que la mise hors orbite de la sincérité et de la transparence des élections à venir. Alors nos larmes, refuseront d’être gaspillées, nos frustrations nous gronderont plutôt d’avoir été laxistes.
Oui il est possible de conjuguer souplesse et fermeté lorsque l’essentiel est en jeu ; compromis et sauvegarde de positions originelles. L’influence est le pire ennemi de l’homme politique. Entre le courage et la peur, le choix du courage s’impose mais entre la peur et l’hésitation la peur vaudra mieux.
Le PEDN ne saurait être donneur de leçons. Il a partagé beaucoup d’avatars du groupe auquel il a appartenu dès lors que ses positions ont été mises en minorité. Nous portons notre portion d’incongruité.

Excellences Messieurs les Ambassadeurs,
Vous appartenez à un corps dont la noblesse de la mission remonte très loin dans l’histoire des nations. Je voudrais vous saluer pour votre simple implication dans la préservation de la paix. Au – delà de vos jugements intrinsèques très souvent objectifs, vous devez défendre malgré tout la paix et la stabilité parfois au détriment d’une objectivité susceptible d’être vecteur de tension. Cela se comprend aisément.
Participons tous à l’édification d’un monde de justice intra et inter – étatique qui sera le meilleur garant de la paix et de la stabilité. Le monde d’aujourd’hui se porte mal.
Le monde d’aujourd’hui fait peur. L’extrémisme aberrant s’édifie sur le terreau de l’obscurantisme et de la misère. Comment ne pas penser au Nigéria, au Cameroun, au Mali, au Tchad, au Kenya, à la Somalie, à la Tunisie, à l’Egypte, le Yemen, le Koweit, l’Arabie Saoudite, l’Irak, la Syrie, la Turquie, l’Afganistan, la France, les Etats – Unis d’Amérique, le Canada et j’en passe.
En ces lieux le fanatisme a élevé d’un cran l’horreur. Le fanatisme n’est pas que contre les Etats, il veut crée son ou ses Etats qui sont virtuels à ce jour qui prennent dangereusement forme par – ci par – là sans que la guerre classique ne puisse encore renverser son allure tendancieuse. Puissent les services de sécurité, les armées, les peuples et les gouvernements trouver toutes les voies requises pour franchir cette étape effroyable de l’existence de l’humanité.
Enfin aux militants du PEDN, je dirais que notre idéal est clair, c’est la conception d’abord d’un Etat débarrassé de toutes ses pesanteurs avant même de conquérir le pouvoir où seront déployés notre projet de société, notre plan d’action et notre pédagogie au service exclusif du mieux être de notre peuple, de l’Afrique et du monde.
Pour arriver à nos fins, chers compagnons de route, un seul mot : oser. Oser changer pour une Guinée métamorphosée et des Guinéens épanouis à l’intérieur et respectés à l’extérieur.

Vive le PEDN
Vive la République de Guinée
Que Dieu pardonne les errements des élites en veillant sur les Guinéens.

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